À la rencontre de la faune aquatique de la Nouvelle-Calédonie
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À la rencontre de la faune aquatique de la Nouvelle-Calédonie
À la rencontre de la faune aquatique de la Nouvelle-Calédonie
Publié le 07 novembre 2013 / Mis à jour le 12 novembre 2013 Tags : Faune . Nouvelle-Calédonie . Océans
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© Laurent Ballesta
Qui n’a jamais rêvé de plonger dans une mer de carte postale ? De nager dans un lagon, véritable aquarium naturel sans parois ? De s’émerveiller depuis le ciel à la vue d’une barrière de corail ? À 17 000 km de la métropole française, la collectivité de Nouvelle-Calédonie offre tout cela.
Les paysages sous-marins et les faune et flore associées de la Nouvelle-Calédonie figurent parmi les plus riches et diversifiés du monde. Avec un très fort taux d’endémisme.
« Le contexte naturel est ici exceptionnel, insiste Lionel Loubersac, directeur délégué de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) en Nouvelle-Calédonie. La barrière de corail délimite un lagon d’environ 40 000 km2 : la superficie de la Suisse ! Cette “mer intérieure” atteint par endroits plus de 70 m de profondeur et constitue un environnement spécifique et stable. En mer ouverte (où les fonds peuvent cette fois aller jusqu’à 9 000 m, comme au niveau de la fosse des Nouvelles-Hébrides), des habitats diversifiés coexistent : les fonds sont sableux ici, rocheux plus loin, détritiques ailleurs. On trouve des bassins sédimentaires, des volcans sous-marins, des hauts-fonds… »
L’archipel néo-calédonien jouit en outre d’un climat contrasté : tropical au nord et tempéré, voire frais, au sud.
Jouxtant le « triangle d’or de la biodiversité » situé entre les Philippines, l’Indonésie et les Salomon, la Nouvelle-Calédonie bénéficie de l’apport d’une profusion de larves et de spores d’organismes marins, que les courants contribuent à faire circuler et à mélanger.
Autant de facteurs qui amplifient une « explosion » de la diversité des espèces marines.
En 1774, le navigateur James Cook découvre l’archipel, quatre ans après avoir heurté la Grande Barrière australienne. Les savants à bord réalisent les premières récoltes biologiques. Mais le véritable travail naturaliste ne débute qu’au milieu du XIXe siècle.
Un missionnaire français, Xavier Montrouzier, se lance alors dans l’étude de la biodiversité locale et en fait profiter le muséum de Bordeaux.
Au fil des années, d’autres pères catholiques viennent enrichir ces premières collections. Au début des années 1980, de grandes explorations sont relancées par l’Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (Orstom, devenu l’Institut de recherche pour le développement – IRD) et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).
Les scientifiques prennent alors pleinement conscience de la richesse néo-calédonienne. En 2007, l’IRD répertorie près de 10000 espèces lors d’un recensement de la biodiversité marine locale – dont 310 espèces de coraux constructeurs de récifs, réparties en 74 genres différents.
Une faune comparable à celle de la Grande Barrière de corail australienne, voisine, tandis que la Polynésie n’abrite « que » une trentaine de genres de ces coraux, et les Caraïbes un peu plus de vingt.
Cette étoile de mer de 45 cm, photographiée par 95 m de fond à Lifou (îles Loyauté), avait déjà été observée par 70 m de fond sur la côte est de Nouvelle-Calédonie par des plongeurs de l’IRD. Elle a également été trouvée par des plongeurs d’Hawaii. Sa description est en cours. © Laurent Ballesta
Les taxonomistes ont aussi décrit 19 espèces de reptiles marins, plus de 1 650 espèces de poissons ou encore près de 1 900 espèces d’arthropodes. Même si ces chiffres donnent le tournis et que les fonds marins de Nouvelle-Calédonie sont les plus étudiés du Pacifique Sud, les données ne reflètent encore qu’une petite portion de l’abondance.
Les malacologues estiment ainsi que 15 000 à 20 000 espèces de mollusques évoluent sur place, alors que «seulement» quelque 2 200 d’entre elles ont déjà été identifiées par un spécialiste : un océan de lacunes !
« Au vu du défi à relever et de l’enjeu patrimonial que représentent ces milieux, l’effort de recherche n’est pas encore assez important, déplore Claude Payri, directrice de l’unité de recherche CoReUs, de l’IRD, dédiée aux écosystèmes marins. Certains groupes biologiques pourtant abondants dans les récifs coralliens sont étudiés de manière très fragmentaire, voire négligés. Or la préservation passe forcément par la connaissance de ce qui doit être protégé. »
Pour l’heure, l’état de santé des récifs et des lagons de Nouvelle-Calédonie est jugé satisfaisant par rapport à l’état général des autres récifs dans le monde. Grâce notamment aux recherches scientifiques menées par l’IRD et le MNHN, une partie de ces récifs et lagons a d’ailleurs été inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, en 2008.
En mer ouverte toutefois, le manque de connaissances est encore plus évident. Deux des dernières prospections, menées en 2005 et 2008 entre 200 et 1 200 m de fond, ont montré que plus de la moitié des espèces répertoriées à cette occasion étaient totalement inconnues jusqu’alors.
Les organismes microscopiques (microalgues, bactéries…) demeurent eux aussi largement méconnus. Pourtant, le potentiel énorme qu’ils représentent en biotechnologies – pour développer de nouveaux médicaments, notamment – laisse penser que leur étude sera facilitée par des intérêts privés. Les eaux néo-calédoniennes ont encore beaucoup de merveilles à nous révéler.
Céline Lison
Publié le 07 novembre 2013 / Mis à jour le 12 novembre 2013 Tags : Faune . Nouvelle-Calédonie . Océans
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© Laurent Ballesta
Qui n’a jamais rêvé de plonger dans une mer de carte postale ? De nager dans un lagon, véritable aquarium naturel sans parois ? De s’émerveiller depuis le ciel à la vue d’une barrière de corail ? À 17 000 km de la métropole française, la collectivité de Nouvelle-Calédonie offre tout cela.
Les paysages sous-marins et les faune et flore associées de la Nouvelle-Calédonie figurent parmi les plus riches et diversifiés du monde. Avec un très fort taux d’endémisme.
« Le contexte naturel est ici exceptionnel, insiste Lionel Loubersac, directeur délégué de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) en Nouvelle-Calédonie. La barrière de corail délimite un lagon d’environ 40 000 km2 : la superficie de la Suisse ! Cette “mer intérieure” atteint par endroits plus de 70 m de profondeur et constitue un environnement spécifique et stable. En mer ouverte (où les fonds peuvent cette fois aller jusqu’à 9 000 m, comme au niveau de la fosse des Nouvelles-Hébrides), des habitats diversifiés coexistent : les fonds sont sableux ici, rocheux plus loin, détritiques ailleurs. On trouve des bassins sédimentaires, des volcans sous-marins, des hauts-fonds… »
L’archipel néo-calédonien jouit en outre d’un climat contrasté : tropical au nord et tempéré, voire frais, au sud.
Jouxtant le « triangle d’or de la biodiversité » situé entre les Philippines, l’Indonésie et les Salomon, la Nouvelle-Calédonie bénéficie de l’apport d’une profusion de larves et de spores d’organismes marins, que les courants contribuent à faire circuler et à mélanger.
Autant de facteurs qui amplifient une « explosion » de la diversité des espèces marines.
En 1774, le navigateur James Cook découvre l’archipel, quatre ans après avoir heurté la Grande Barrière australienne. Les savants à bord réalisent les premières récoltes biologiques. Mais le véritable travail naturaliste ne débute qu’au milieu du XIXe siècle.
Un missionnaire français, Xavier Montrouzier, se lance alors dans l’étude de la biodiversité locale et en fait profiter le muséum de Bordeaux.
Au fil des années, d’autres pères catholiques viennent enrichir ces premières collections. Au début des années 1980, de grandes explorations sont relancées par l’Office de la recherche scientifique et technique outre-mer (Orstom, devenu l’Institut de recherche pour le développement – IRD) et le Muséum national d’histoire naturelle (MNHN).
Les scientifiques prennent alors pleinement conscience de la richesse néo-calédonienne. En 2007, l’IRD répertorie près de 10000 espèces lors d’un recensement de la biodiversité marine locale – dont 310 espèces de coraux constructeurs de récifs, réparties en 74 genres différents.
Une faune comparable à celle de la Grande Barrière de corail australienne, voisine, tandis que la Polynésie n’abrite « que » une trentaine de genres de ces coraux, et les Caraïbes un peu plus de vingt.
Cette étoile de mer de 45 cm, photographiée par 95 m de fond à Lifou (îles Loyauté), avait déjà été observée par 70 m de fond sur la côte est de Nouvelle-Calédonie par des plongeurs de l’IRD. Elle a également été trouvée par des plongeurs d’Hawaii. Sa description est en cours. © Laurent Ballesta
Les taxonomistes ont aussi décrit 19 espèces de reptiles marins, plus de 1 650 espèces de poissons ou encore près de 1 900 espèces d’arthropodes. Même si ces chiffres donnent le tournis et que les fonds marins de Nouvelle-Calédonie sont les plus étudiés du Pacifique Sud, les données ne reflètent encore qu’une petite portion de l’abondance.
Les malacologues estiment ainsi que 15 000 à 20 000 espèces de mollusques évoluent sur place, alors que «seulement» quelque 2 200 d’entre elles ont déjà été identifiées par un spécialiste : un océan de lacunes !
« Au vu du défi à relever et de l’enjeu patrimonial que représentent ces milieux, l’effort de recherche n’est pas encore assez important, déplore Claude Payri, directrice de l’unité de recherche CoReUs, de l’IRD, dédiée aux écosystèmes marins. Certains groupes biologiques pourtant abondants dans les récifs coralliens sont étudiés de manière très fragmentaire, voire négligés. Or la préservation passe forcément par la connaissance de ce qui doit être protégé. »
Pour l’heure, l’état de santé des récifs et des lagons de Nouvelle-Calédonie est jugé satisfaisant par rapport à l’état général des autres récifs dans le monde. Grâce notamment aux recherches scientifiques menées par l’IRD et le MNHN, une partie de ces récifs et lagons a d’ailleurs été inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, en 2008.
En mer ouverte toutefois, le manque de connaissances est encore plus évident. Deux des dernières prospections, menées en 2005 et 2008 entre 200 et 1 200 m de fond, ont montré que plus de la moitié des espèces répertoriées à cette occasion étaient totalement inconnues jusqu’alors.
Les organismes microscopiques (microalgues, bactéries…) demeurent eux aussi largement méconnus. Pourtant, le potentiel énorme qu’ils représentent en biotechnologies – pour développer de nouveaux médicaments, notamment – laisse penser que leur étude sera facilitée par des intérêts privés. Les eaux néo-calédoniennes ont encore beaucoup de merveilles à nous révéler.
Céline Lison
Re: À la rencontre de la faune aquatique de la Nouvelle-Calédonie
magnifique merci pour le partage
bubulle 59- Langue pendue
- Date d'inscription : 20/07/2015
| Messages : 180
Localisation obligatoire : landas
Emploi : vendeur
Bac(s) : 600 litres malawi
Loisirs : aquariophilie foot
Re: À la rencontre de la faune aquatique de la Nouvelle-Calédonie
C'est sympathique ! Par contre, plonger à 1200 mètres de fond, je cède ma place
J'imagine volontiers une mer limpide, un soleil de plomb, des récifs peu profonds et une multitudes de poissons vivants dans ces récifs. Qui est partant?
J'imagine volontiers une mer limpide, un soleil de plomb, des récifs peu profonds et une multitudes de poissons vivants dans ces récifs. Qui est partant?
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